Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes, nous avons décidé de donner la parole à des femmes sur différentes thématiques tout au long du mois de mars. Aujourd’hui, Laetitia Peraldi, Associée chez Origa Group, témoigne de son parcours et nous parle de la place des femmes dans le milieu professionnel.
Bonjour Laetitia,
- Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
J’ai suivi des études pour être expert-comptable puis j’ai intégré un cabinet, où je suis restée. Cela fait maintenant 19 ans que je travaille dans cette structure, je suis passée par toutes les étapes et depuis 5 ans je suis associée et gérante.
- Pouvez-vous nous présenter Origa Group ?
Il s’agit d’un cabinet d’expertise comptable qui regroupe plusieurs métiers. Nous avons différentes équipes, réparties en 4 pôles : commissariat aux comptes, social et ressources humaines, juridique et un quatrième pôle d’expertise comptable. Notre but est d’accompagner au quotidien les entreprises quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité.
- Avez-vous ressenti des différences de comportement ou management par rapport à vos collègues masculins ?
Oui cela m’arrive, c’est vraiment variable. Parfois, on est mise en avant et parfois, on est mise de côté ! Avec le temps, je ne m’énerve plus contre ceux qui me mettent de côté, s’ils préfèrent traiter avec des hommes, qu’il en soit ainsi, il faut choisir ses combats.
En parlant de cela, j’ai intégré la délégation Femmes Chefs d’Entreprises d’Aix-en-Provence (FCE), qui se réunit une fois par mois et dont le but est de mettre en avant les femmes et les inciter à prendre des responsabilités dans les organes de décision économique, comme le Tribunal de Commerce, dont je fais partie.
- Est-ce un frein ou un atout d’être une femme dans le monde professionnel ? Pensez-vous que votre parcours aurait été différent si vous aviez été un homme ?
Je ne sais pas si mon parcours aurait été différent si j’avais été un homme, je ne me pose pas vraiment la question. Être une femme n’a pas été un frein pour moi. Il faut effectivement avoir du caractère et savoir s’imposer parfois dans un monde d’hommes mais je pense surtout que nous sommes tous différents, chacun à son approche, sa sensibilité et qu’il faut savoir accepter les autres même si on ne les comprend pas toujours. Je trouve que cette différence est en réalité une richesse, cela nous permet d’avancer et d’apprendre les uns des autres.
- Avez-vous constaté une évolution de la place des femmes ?
Il y a effectivement des évolutions, les nouvelles générations sont différentes de la mienne, tout comme la mienne est différente de celle de mes parents. Auparavant, les experts-comptables étaient majoritairement des hommes, il y a maintenant de plus en plus de femmes par exemple. Les conjointes de mes collègues masculins des générations précédentes étaient souvent femmes au foyer, ce n’est plus le cas maintenant. La société change et nos relations humaines et professionnelles aussi. Je pense que ce n’est pas toujours évident pour les hommes, qui ont parfois du mal à comprendre et se montrent maladroits, de peur de faire un faux pas, que ce soit dans la vie professionnelle ou personnelle. L’important est de se soucier des autres, hommes ou femmes, et de trouver un équilibre.
- Qu’en est-il du plafond de verre ?
Chez Origa Group, le plafond de verre n’existe pas. Il n’y a pas de distinction ou discrimination hommes/femmes que ce soit au niveau de l’embauche ou des salaires. La parité n’est pas respectée dans toutes les équipes mais c’est uniquement du fait qu’il y a plus d’hommes ou de femmes dans certains secteurs d’activité. Nous essayons cependant d’avoir le plus de mixité possible dans les équipes, car d’expérience, ce sont les équipes qui fonctionnent le mieux.
- Que pensez-vous de la Journée internationale des droits des femmes ?
Je trouve cela plutôt flatteur. C’est l’occasion de parler et de mettre en avant des beaux parcours de femmes, c’est encourageant. Cependant, dans un souci d’égalité, les hommes devraient également avoir leur journée !
- Avez-vous des conseils à donner aux femmes pour réussir professionnellement ?
Mon conseil est de ne pas lâcher ! Même si on prend des claques, ne pas avoir de regrets, de passer outre et de ne pas tomber dans la victimisation et se dire que si on n’y arrive pas c’est parce qu’on est une femme. Il faut au contraire avancer et ne pas avoir peur ! Il faut aussi accepter qu’on ne puisse pas gagner à tous les coups, on ne peut pas changer les autres, mais essayer de les comprendre et les accepter.
En conclusion, je suis fière de représenter les femmes au tribunal de commerce et de faire partie de la FCE. Je suis reconnue par mes pairs dans mon travail, et je n’ai aucune rancœur envers la gent masculine. J’ai réussi parce que je m’en suis donné les moyens, les hommes et les femmes sont complémentaires, et nous avons tout à gagner à travailler ensemble.