Nous avons décidé de mettre à l’honneur une entreprise du patrimoine marseillais, la savonnerie Fer à Cheval, plus ancienne savonnerie de Marseille encore en activité, qui perpétue et transmet le savoir-faire artisanal des maîtres savonniers. Mario Pontarollo, Directeur Commercial, et Rémi Mathieu, V.I.E Sales Manager pour l’Asie nous présentent leur entreprise et leur implantation en Asie !
« Un savon de Marseille c’est très simple : un peu d’eau, un peu d’huile, une pincée de soude, une pincée de sel et beaucoup d’amour. » Michel, maître savonnier chez Fer à Cheval depuis 39 ans.
Mario Pontarollo, directeur commercial, NCDSM
- Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
La NCDSM (Nouvelle Compagnie des Détergents et du Savon de Marseille) a vu le jour en 1856. Célèbre pour ses savons de Marseille, elle diversifie sa gamme dans les années 1950 en intégrant des détergents et lessives. Les deux activités sont à présent séparées afin que les entités se développement de manière indépendante. Aujourd’hui, la gamme de produits s’est agrandie, les effectifs ont triplé en quelques années et la marque Fer à Cheval a été relancée ; valorisant le savoir-faire unique de savonnier.
Engagés dans une démarche éco-responsable, nous sommes certifiés Cosmos Natural (une certification internationale pour les cosmétiques biologiques et naturels garantissant des produits sains et un mode de production respectueux de l’environnement) et Ecodétergent (certification internationale permettant la commercialisation de produits d’entretien d’origine naturelle ou biologique). Nous œuvrons pour plus de naturalité dans nos produits et moins de packaging non-recyclable.
- Parlez-nous de votre engagement pour la sauvegarde du savoir-faire et du patrimoine.
Notre entreprise est labellisée EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant) qui distingue des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux. Outre le respect de la tradition, c’est la transmission de ce savoir-faire qui nous tient à cœur. Le maître savonnier est un peu comme un chef pâtissier, avec ses propres recettes, sa propre manière de travailler, il n’y a pas de formation en savonnerie à ce jour en France. La part humaine dans la fabrication de savon est très importante, c’est pourquoi nous avons aujourd’hui, un second maître savonnier, formé il y a 5 ans et issu de l’équipe, Stéphane, et depuis 2020, Antoine, issu également de l’équipe et en apprentissage du métier de maître savonnier. Notre but est de fabriquer un savon de Marseille contemporain : nous utilisons les recettes authentiques, améliorées, afin d’offrir un produit de qualité au consommateur.
Nous travaillons avec des produits locaux dans la mesure du possible et sommes certifiés « Origine France Garantie ». Nous sommes également cofondateurs de l’UPSM : L’Union des Professionnels du Savon de Marseille, qui regroupe tous les producteurs de savon de Marseille dans le but d’obtenir une appellation IGP (Indication Géographique Protégée) afin de préserver et protéger notre savoir-faire.
- Pourquoi avoir fait appel à un V.I.E pour votre développement à l’international ?
Nous sommes une petite structure et il était important pour nous d’avoir dans notre équipe une personne dédiée à la gestion de l’export en Asie. En effet, nous avons des clients importants dans ce secteur géographique et il est primordial pour nous d’entretenir le lien entre les clients et l’entreprise. En plus de dynamiser les clients existants, de former et d’accompagner les distributeurs dans leurs actions marketing, Rémi développe également l’activité dans toute l’Asie du Sud Est.
Rémi Mathieu, V.I.E sales manager Asie :
- Peux-tu te présenter brièvement ?
J’ai commencé en janvier 2021 par une formation sur les produits NCDSM dans leurs locaux à Marseille, puis je suis parti à Taipei en mars pour développer le marché asiatique. Ma mission est de suivre les distributeurs existants tout en les accompagnant : répondre à leurs questions, les former sur les produits, les aider dans leurs campagnes marketing et trouver de nouveaux distributeurs dans toute l’Asie du Sud-Est. Être basé à Taïwan est très avantageux pour moi car je peux organiser des rencontres avec les distributeurs locaux mais également avoir un contact privilégié avec les pays alentour qui sont sur le même fuseau horaire, ce qui me permet d’être très réactif.
- L’engagement de NCDSM pour la préservation d’un savoir-faire français a-t-il motivé ton choix de les représenter à l’étranger ?
Je souhaitais effectivement travailler pour une entreprise dont l’activité est liée à l’histoire et à un savoir-faire traditionnel. J’ai d’abord pensé aux entreprises dans le secteur du vin avant de me tourner vers la savonnerie NCDSM car c’est une société qui est liée à l’histoire, la tradition locale et qui a un lien fort avec l’humain et la nature. Le fait de porter et de promouvoir un savoir-faire est très important pour moi et m’aide beaucoup dans mon travail.
- Comment sont accueillis ces produits français traditionnels sur le marché asiatique ?
Lorsque je suis arrivé à Taïwan, j’ai eu la bonne surprise de constater que certaines personnes connaissaient déjà Fer à Cheval. Cependant, du fait du climat très humide qui règne en Asie du Sud-Est, les conditions de conservation du savon solide ne sont pas idéales, les ventes se concentrent donc plus sur des savons liquides. Nous avons adapté les produits et les campagnes de promotion aux besoins et codes locaux. Les taïwanais sont très réceptifs à nos produits, ils sont sensibles aux produits naturels, fabriqués en France et les certifications comme Cosmos Natural, très reconnues en Asie, rassurent les consommateurs sur la qualité des produits.
Pour en savoir plus sur Fer à Cheval, découvrez la vidéo de présentation de la savonnerie : lien vers la vidéo
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